Les textes de la messe
Dimanche 14 décembre 2025
3ème dimanche de l'Avent
Année A - Couleur liturgique : violet
1ère Lecture : Livre d'IsaIe (35, 1-6a.10)
"Dieu vient lui-même et va vous sauver"
Psaume 145
"Viens, Seigneur, et sauve-nous !"
2ème Lecture : Lettre de Jacques (5, 7-10)
"Tenez ferme vos coeurs car la venue du Seigneur est proche."
Évangile : Matthieu (11, 2-11)
"Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?"

Homélie
Père Mickaël LE NEZET
Curé de l'ensemble pastora
Jean Baptiste est enfermé en prison.
Et voilà qu’il s’interroge sur l’identité du Christ. Lui qui pourtant avait désigné à ses disciples le Christ comme l’Agneau de Dieu. Lui qui se sentait si indigne devant le Christ Jésus au point de ne pas se considérer légitime pour délier la courroie de ses sandales est pris de doutes. « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre. » Nous pourrions mettre dans la bouche de Jean Baptiste les paroles du livre des Lamentations : « Mon assurance a disparu, et l’espoir qui me venait du Seigneur (Lm 3, 18). » Dans l’épreuve qu’il traverse, isolé, enfermé, inquiet sans doute aussi quant à son avenir, plongé dans les ténèbres Jean Baptiste s’interroge, ne sait plus, cherche à comprendre. Celui qu’il pensait être le Messie ne ressemble pas à ce qu’il s’était sans doute imaginé. L’obscurité du cachot envahit le cœur de Jean et le doute l’assaille : Jésus est-il vraiment Celui que les Écritures ont annoncé ? Et on peut imaginer cette voix intérieure qui vient le faire douter, lui faire perdre confiance. Car il s’en passe bien des choses dans notre tête et dans notre cœur lorsqu’on est enfermé, préoccupé, désarçonné.
« Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez. »
La voix des disciples de Jean Baptiste va être pour lui source de réconfort et d’apaisement. En lui racontant à leur retour ce qu’ils auront entendu et vu aux côtés de Jésus, Jean Baptiste comprendra que le Christ Jésus, par le chemin unique qui est le sien, est bien le Messie attendu. Mais un Messie tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour et si patient avec nous. Il percevra que par cette vie simple, humble et donnée jusqu’au bout, le Messie ouvrira les portes de la vraie vie. Il comprendra alors que sa vie, au cœur même de l’épreuve, a encore un sens, qu’elle n’est pas perdue. Il saisira que sa vie au service de la vérité quoi qu’il puisse lui en coûter maintenant ne restera pas sans récompense. Sa présence, même dans le silence de la prison, demeure un signe prophétique pour le monde. Et si sa petite voix intérieure a pu le faire douter, ces voix extérieures de ses disciples venues lui rendre compte viennent le rassurer et l’apaiser. Et à travers ces voix, c’est le Verbe de Dieu lui-même, la Parole faite chair qui vient parler à son cœur. Et ces voix, dans les textes de ce jour sont un vrai encouragement adressé à nous tous : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver » nous dit Isaïe dans la première lecture. « Prenez patience, tenez ferme, soyez persévérants » nous dit saint Jacques dans la deuxième lecture.
Je perçois ainsi deux appels pour chacun de nous à travers ces lectures.
Tout d’abord, savoir revenir aux sources de la vraie vie, en revenant vers le Seigneur. Comme l’écrivait Saint Irénée : « Dans sa venue, le Christ a porté avec lui toute nouveauté ». Et ainsi le Christ peut toujours, avec sa nouveauté, renouveler notre vie et notre communauté. Ainsi, en temps de difficulté ou d’épreuve, mais en toute circonstance, il faut toujours revenir à ce qui en vaut la peine, il faut toujours préférer écouter cette Voix du Seigneur, au fond sa Vie-même comme source d’espérance et de réconfort. Par l’écoute quotidienne de la Parole de Dieu, par le partage de celle-ci avec d’autres frères et sœurs, par une vie nourrie des sacrements, nous sommes en effet affermis, fortifiés, rassurés et libérés. « Il vient lui-même et va vous sauver ».
Mais l’autre appel est l’invitation comme les disciples de Jean Baptiste à savoir nous-mêmes être ces voix pour notre société et pour notre monde. La voix de la bonté. Saint Paul nous le rappelle dans sa lettre aux Ephésiens : « Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche ; mais, s’il en est besoin, que ce soit une parole bonne et constructive, profitable à ceux qui vous écoutent (Eph 4, 29). Si nous pouvions y prêter plus attention en ce temps de l’Avent, cela déjà changerait tant de choses entre nous, dans nos familles, dans notre communauté, dans notre société. Saint Charles de Foucauld disait lui-même : « En me voyant, on doit dire : puisque cet homme est si bon, sa religion doit être bonne. » La voix de la beauté, celle des artistes, des musiciens et des chanteurs, celle des liturges qui nous font entrer dans le mystère même de Dieu. Prenons soin de nos églises, de nos liturgies, de nos temps de prière pour qu’ils soient des lieux habités, lieux de vraies rencontres avec le Seigneur. Enfin, la voix de la fraternité. Le pape Léon IV dans une catéchèse nous rappelait que notre humanité s'épanouit pleinement lorsque nous sommes et vivons ensemble, lorsque nous parvenons à expérimenter des liens authentiques avec les personnes qui nous entourent. Si nous sommes repliés sur nous-mêmes, nous risquons de tomber malades de solitude, et même d'un narcissisme qui ne se soucie des autres que par intérêt. Nous savons bien qu'aujourd'hui encore, la fraternité ne va pas de soi, elle n'est pas immédiate. Cependant, la fraternité n'est pas un beau rêve impossible. Et là encore, si nous pouvions y être encore plus attentifs en ce temps de l’Avent dans nos communautés, dans une proximité avec les plus pauvres et les plus fragiles, dans l’accueil de tous quelques soient les sensibilités, les origines.
Voilà le chemin qui s’ouvre devant nous frères et sœurs. Accueillir la Voix du Seigneur, source de joie et d’espérance, source de renouvellement pour devenir nous-mêmes ces voix prophétiques pour notre société. Et ainsi disait encore Isaïe : allégresse et joie nous rejoindront, douleur et plainte s’enfuiront.
Amen
Père Mickaël
Méditation
Abbé Michel COTTEREAU
Prêtre coopérateur
« Gaudéte in Domino semper » Soyez dans la joie du Seigneur.
Jean-Baptiste est au fond de sa prison. Il nous donne un exemple en quelque sorte : Au lieu d’entretenir son doute en ruminant les bribes d’informations qu’il a reçues, au lieu de se faire sa propre opinion sur Jésus, Jean-Baptiste a pris le chemin direct en envoyant à Jésus lui-même quelques-uns de ses disciples… Par cette démarche, Jean-Baptiste manifeste qu’il n’a pas perdu confiance. La foi, il l’a toujours, et il demande à Jésus lui-même de l’éclairer. Bienheureux homme qui reste debout même dans le doute. Jésus ne lui répond pas par un oui ou un non, il donne des indices, il lui donne un signe.
Méditons sur les signes, le sens et le signe d’Avent : La Croix.
Signe comme indice.
Les signes de l’attente du Messie sont là : les lépreux sont purifiés les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncé aux pauvres. Plus de doute surement pour Jean-Baptiste. Tout au long de l’histoire, le Seigneur n’abandonne jamais l’Homme, seul à sa destinée. Aujourd’hui encore le Seigneur marche à nos côtés quand des hommes et des femmes se lèvent et combattent pour plus de Paix d’Amour et de Justice. Que sommes-nous capable de voir, d’entendre et comprendre dans notre monde aujourd’hui ?
Sens comme signe de direction.
Pour le vivre ensemble sur la route, a été promulgué le code de la route ! Les panneaux indicateurs nous aident à ce vivre ensemble. Saint Paul le dira : « je peux tout faire mais tout n’est pas profitable. » Or nous le voyons bien, sur la route nous prenons parfois nos aises ! Dans le récit de la tentation, Satan demande tout compte fait des signes à Jésus (si tu es le fils de Dieu). Nous cherchons mais le plus souvent pour notre bien personnel centré sur notre propre personne et surement pas le bien commun. Nous avons fêté Marie cette semaine : « Voici la servante du Seigneur… »
Quand tout ne se passe comme je veux, suis-je capable de laisser faire le Seigneur ?
Signe de Croix comme signe d’avenir.
La croix du Christ peut bien nous paraitre comme une impasse. Nous traçons sur nous ce signe comme un signe d’appartenance. Par lui nous nous enveloppons de l’Amour du Seigneur. Il est source de paix et de joie par cette Parole qui oriente ma vie et libère en moi l’Esperance et la charité. A la Pentecôte, les disciples déjà devant les arrestations et les persécutions demandent au Seigneur d’étendre sa main par des signes et de prodiges et de donner l’assurance. Le Seigneur ne cesse d’étendre la main vers notre humanité, par des hommes des femmes, des pasteurs qui se laissant saisir par le Christ et deviennent témoins désintéressés d’un amour donné gratuitement.
Cela demande de se remettre en cause régulièrement !
Nous sommes faits pour la joie, frères et sœur, mais la joie selon le cœur de Dieu. Laissons-nous conduire en ce temps de l’Avent jusqu’à Bethléem. En contemplant l’Enfant, l’Agneau de Dieu annoncé par Jean-Baptiste nous confirmerons nos frères et sœurs.
Ils attendent de nous chrétiens un signe de paix de joie de fraternité et d’accueil.
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