Les textes du 16ème Dimanche du Temps Ordinaire
Dimanche 20 juillet 2025
Année C - Couleur liturgique : vert
1ère Lecture : Livre de la Genèse (18, 1-10a)
Psaume 14
"Seigneur, qui séjournera sous ta tente ?"
2ème Lecture : Lettre de Paul aux Colossiens (1, 24-28)
Évangile : Luc (10, 38-42)
Homélie
Père Mickael LE NEZET
Curé de l'ensemble pastoral
« Le Christ est parmi vous, lui, l’espérance de la Gloire » écrit saint Paul dans sa lettre aux Colossiens.
Si Marie l’a compris en choisissant de rester assise à écouter le Seigneur, sa sœur Marthe s’active à préparer le repas en oubliant presque la présence de Jésus, celui pour qui elle se donne tant de souci. Accaparé, comme elle le dit, elle oublie l’Essentiel. Trop préoccupée d’elle-même, certes Marthe reçoit bien Jésus chez elle, mais elle ne le reçoit pas vraiment. Elle n’est pas avec lui, elle n’est pas disposée intérieurement pour l’accueillir vraiment, l’écouter, se nourrir de sa présence. En méditant ce passage d’évangile, j’ai pensé à ce que j’observe souvent dans les églises ou ce que parfois moi-même je peux vivre. Nous le croyons, le Christ est parmi nous à chaque Eucharistie, à chaque messe. Il est présent dans chaque église où, dans le tabernacle sont rassemblées les hosties consacrées. Et quand nous disons que le Christ est parmi nous, c’est qu’il l’est réellement, aussi réellement qu’il était dans la maison de Marthe et de Marie. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous dit en effet que « le mode de présence du Christ sous les espèces eucharistiques est unique. Cette présence, on la nomme ‘réelle’, non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas ‘réelles’, mais par excellence parce qu’elle est substantielle, et que par elle le Christ, Dieu et homme, se rend présent tout entier. » Pourtant, lorsque nous entrons dans une église, lorsque nous participons à la liturgie eucharistique nous agissons parfois, nous nous comportons comme s’il n’était pas là, occupés que nous sommes par bien des choses, préoccupés par nos petites distractions, nos petites affaires au point d’en oublier sa Présence. En attendant le début de la messe il peut nous arriver de bavarder, de papoter en oubliant que le Seigneur est là, qu’il nous précède, qu’il nous attend et qu’il veut nous rencontrer et nous parler. Parfois nous assistons à la messe mais au fond sans être vraiment présent à Celui qui se rend présent, nous sommes distraits, endormis, plongés dans nos pensées et parfois même comme Marthe reprochant à Jésus son inaction. Et il me semble que cela est aussi vrai dans le quotidien de nos vies. Occupés, débordés, contrariés, fatigués, nous oublions que le Christ est au milieu de nous, avec nous et qu’il suffirait au fond de s’arrêter un peu, de nous tourner vers lui, de l’invoquer pour que les choses s’apaisent, s’éclaircissent, reprennent du sens. « Marthe tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. »
Je pense à ce qu’écrivait Saint Charles de Foucauld nous encourageant à prendre des temps de désert, qu’on pourrait traduire aussi par des temps de ressourcement, de pause, de silence près du Seigneur. « Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul…C’est un temps de grâce, c’est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer… Ne craignez pas d’être infidèle à vos devoirs envers les créatures ; c’est au contraire le seul moyen pour vous de les servir efficacement. » Le temps accordé au Seigneur ne sera jamais du temps perdu ou gaspillé. C’est le lieu même de la fécondité et de l’enrichissement personnel et communautaire. N’ayons donc pas peur frères et sœurs avant le début de la messe d’entrer dans le silence qui nous permet de nous préparer, de nous disposer à rencontrer le Seigneur qui veut nous parler personnellement. Habituons-nous aussi chaque jour à prendre un temps de silence, de recueillement, de méditation en présence du Seigneur. Car chaque fois que nous revenons à la source, que nous retrouvons la fraicheur de l’Evangile, à chaque fois surgissent de nouvelles voies, des nouveaux possibles, des audaces missionnaires, des énergies nouvelles, des nouveaux chemins d’espérance. Voilà pourquoi comme l’écrivait le pape François dans son exhortation Evangelli Gaudium nous sommes invités et peut-être justement dans cette période estivale à renouveler notre rencontre personnelle avec Jésus Christ ou au moins à prendre la décision de nous laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Celui qui risque, le Seigneur ne le déçoit pas et quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts. EG 3
Jésus, tout en reconnaissant l’engagement de Marthe, veut lui faire comprendre qu'il existe un nouvel ordre de priorités, différent de celui qu'elle avait suivi jusqu'alors. Marie, elle, a compris qu’il existait une meilleure part, à laquelle il faut accorder la première place. Tout le reste vient après, comme un ruisseau qui coule de source. Frères et sœurs choisissons cette meilleure part. celle que personne ne pourra nous enlever et qui donnera du sens à notre vie, à nos engagements, à nos activés quotidiennes, à nos relations. Et aidons-nous communautairement à vivre plus intensément au cours de nos Eucharistie cette rencontre avec notre Seigneur et notre Dieu. Amen
P. Mickaël
Méditation
Abbé Michel COTTEREAU
Prêtre coopérateur
Il y a quelques jours, le 11 juillet nous avons fêté Saint BENOIT, fondateur de l’ordre des bénédictins. Nous savons l’apport de cet ordre dans notre pays et bien au-delà. De la première lecture et de l’Évangile, un mot peut résumer le thème de ce dimanche : l’accueil.
Dans la règle de Saint Benoît au chapitre 53 il est écrit : « Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ. » Au chêne de Mambré, Abraham accueille le « visiteur » qui n’est autre que le Seigneur. A Béthanie, Marthe, Marie et Lazare accueillent le Seigneur. Jésus aimait se retirer chez ses amis. Béthanie, le lieu de l’amitié et de l’accueil. Marthe, Marie et Lazare, quel débat !
Chacun des personnages nous renvoie à ce que nous sommes, à notre vocation et à notre vivre ensemble en Eglise.
Avec Marie, Prendre sa place :
Marie a pris place au pied du Seigneur elle écoute. Jésus lui dit que c’est la meilleure part. Dans la spiritualité des équipes Notre Dame, il y a un point d’effort : « le devoir de s’assoir.» S’il est nécessaire et essentiel dans un couple de prendre ce temps pour nourrir la dynamique de l’Amour, il est nécessaire dans toute relation. Que ce soit avec le Seigneur ou au cœur de différentes équipes. Ainsi on peut mesurer le chemin parcouru et envisager une progression, un projet. C’est la culture de la rencontre et du dialogue. L’Amour ça se cultive dit une publicité.
Dans le brouhaha de nos vies, l’agitation, quel temps et quelle place est-ce que je prends pour l’écoute de la parole de Jésus et celle de mes frères ?
Avec Marthe, Tenir sa place :
La prière, c’est compliqué, le service des autres c’est prenant ! Nous avons toujours une bonne raison pour râler et nous défiler devant les obligations. Or, tout service, toute responsabilité doit être nourrie, évaluée. Si c’est la recherche de plus de compétence pour mieux servir, c’est une bonne chose. Si c’est pour se comparer, et juger les autres, on est dans l’impasse. « Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. » nous dit l’Évangile de St LUC ( Luc 6, 27 – 38) Et la comparaison tue l’Amour !
Est-ce que je me donne les moyens d’accomplir ce dont je suis responsable personnellement ?
Avec Lazare, Faire de la place :
La résurrection Lazare, c’est l’avenir qui devient possible dans le vivre ensemble. Le cardinal Decourtray disait : « ne rien faire seul de ce que nous pouvons faire ensemble. » Saint Vincent de Paul nous dit : « que me sert d’aimer Dieu si mon frère ne l’aime aussi ! » C’est tout la question de l’annonce de la Bonne Nouvelle. C’est le chemin de la mission. Faire de la place, c’est entrer sur le chemin de l’Humilité.
Est-ce que j’ai le souci d’inviter d’autres personnes à entrer dans le mouvement de la mission ou simplement de faire de la place ? La mission qui m’est confiée, je n’en suis pas propriétaire.
I have a Dream (« je fais un rêve » ) disait Martin Luther King. Moi aussi je fais un rêve, mais qui peut devenir une réalité. Le rêve d’une Église ou tous et chacun trouvent sa juste place et puissent vivre Béthanie, vivre le temps de rencontre simplement dans la prière, le service et l’amitié. Dans ces temps troublés ou nous avons du mal à comprendre le comment et le pourquoi des choses , je voudrais vous inviter à lire ou relire le « Petit Prince de Saint-Exupéry. » Car « l’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voir bien qu’avec le cœur. » Qui que nous soyons, soyons à notre juste place, soyons des Hommes qui regardent avec le cœur pour passer du rêve à la réalité et vivre l’essentiel qui est « d’aimer. »
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